Tout comme chez l’être humain, les corticoïdes ont de très nombreuses indications en médecine vétérinaire.
Il s’agit de molécules indispensables au traitement de troubles allergiques, inflammatoires, immunologiques…
Si ces médicaments présentent un intérêt dans un si grand nombre de pathologies, c’est parce qu’ils exercent des actions très diverses au sein de l’organisme.
Mais ces divers effets ne sont pas tous bénéfiques pour l’animal. C’est pour cette raison qu’un traitement à base de cortisone doit être administré en respectant certaines précautions et uniquement sur avis médical.
Les multiples utilisations des traitements corticoïdes
Les traitements à base de cortisone sont utiles dans un très grand nombre de pathologies
En orthopédie lors de troubles ostéo-articulaires (douleur arthrosique, hernie discale…)
En neurologie lors de pathologies neurologiques d’origine inflammatoire, d’oedème cérébral…
En endocrinologie : Les corticoïdes constituent le traitement d’une pathologie appelée insuffisance surrénalienne (les animaux sécrètent, de façon naturelle, au niveau de deux petites glandes situées au-dessus des reins ( les glandes surrénales), une quantité bien définie de “cortisone”. Certaines pathologies sont associées à l’absence de sécrétion de cette “cortisone naturelle” et nécessitent donc un traitement corticoïde durant toute la vie de l’animal pour pallier cette anomalie)
En cancérologie pour ralentir l’évolution de certaines tumeurs ou comme traitement palliatif pour améliorer au maximum les conditions de fin de vie des animaux.
En dermatologie dans le traitement de nombreux troubles allergiques
En hématologie dans certaines sortes bien précises d’anémies
En gastro-entérologie lors de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou de certains types de gastrites chroniques
En pneumologie pour le traitement de l’asthme notamment
Comme traitement d’urgence suite à l’apparition d’un important oedème ou d’un état de choc (après un accident de la voie publique, une envenimation, une piqûre par un insecte auquel l’animal de compagnie est allergique…)
Toutes ces indications entraînent une prescription très fréquente des traitements corticoïdes. Ces derniers ne sont cependant pas dénués d’effets secondaires et il convient de respecter certaines précautions lors de leur administration.
Les effets secondaires des corticoïdes et leurs contre-indications
L’administration de cortisone présente quelques effets secondaires qu’il convient de connaître
Elle augmente l’appétit de l’animal traité,
Elle stimule la prise de boisson et l’émission d’urine.
En cas d’utilisation prolongée, des troubles digestifs peuvent survenir (ulcères stomacaux ou intestinaux) ainsi que des troubles oculaires (cataracte, glaucome) ou encore une atrophie musculaire.
La cortisone retarde par ailleurs les phénomènes de cicatrisation.
Les corticoïdes nécessitent quelques précautions d’emploi
Les doses prescrites doivent être soigneusement respectées
L’arrêt du traitement doit se faire de façon progressive pour limiter le risque d’apparition de troubles secondaires (le dosage initial sera progressivement réduit de moitié conformément à la prescription de votre vétérinaire)
L’administration au cours des repas réduit le risque d’intolérance gastrique
Les corticoïdes ne doivent pas être utilisés en même temps qu’un autre anti-inflammatoire (risque plus marqué d’ulcération digestive)
Leur utilisation avec certains diurétiques doit être soigneusement surveillée
Leur action diminue l’efficacité des vaccins. Il convient donc de ne pas vacciner un animal sous traitement corticoïde.
Enfin, certaines situations contre-indiquent l’utilisation des corticoïdes
Les corticoïdes peuvent aggraver une insuffisance rénale ou hépatique sévère. Chez tout animal âgé, un bilan sanguin devra donc être effectué avant tout traitement pour vérifier l’absence de ces pathologies.
Ils provoquent une augmentation de la glycémie et ne doivent donc pas être administrés à un animal souffrant de diabète
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’organisme fabrique naturellement une certaine quantité de cortisone.
Une dérégulation peut survenir et entraîner une production beaucoup trop importante de cortisone par l’organisme.
C’est la Maladie de Cushing. Cette maladie contre-indique formellement l’administration de corticoïdes.
De la même façon, une administration prolongée de corticoïdes à forte dose peut entraïner les symptômes de la Maladie de Cushing (augmentation de prise de boisson et d’émission d’urines, augmentation marquée de l’appétit, fatigabilité, fonte musculaire, pertes de poils, “gros ventre”…)
Les corticoïdes ne doivent pas être utilisés chez des animaux souffrant d’ulcères gastriques ou intestinaux
Ils sont contre-indiqués en présence d’ulcères cornéens car ils peuvent creuser encore davantage l’ulcère (attention à l’utilisation d’un collyre contenant de la cortisone sans examen médical préalable!)
Ils diminuent les défenses immunitaires de l’animal et ne doivent donc surtout pas être utilisés seuls lors de graves infections bactériennes (pulmonaires, cutanées…)
Leur emploi doit se faire avec précaution chez les animaux épileptiques
Enfin, ils ne doivent pas être administrés à des femelles gestantes
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Les indications des corticoïdes sont extrêmement variées et leur utilisation indispensable au traitement de très nombreuses pathologies.
Néanmoins, leur emploi n’est pas anodin car ils présentent divers effets secondaires et contre-indications qu’il convient de bien connaître avant toute administration.
Votre vétérinaire pourra vous indiquer quand ces molécules peuvent être utilisées sans risque ou quand des examens complémentaires préalables sont nécessaires.
N’hésitez jamais à lui demander conseil !
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